#VIVANT2020

CAMILLE DE TOLEDO

Camille de Toledo a revendiqué, au cours des dix dernières années, une « extension du domaine de l’écriture » pour déployer des narrations matérielles afin de transformer nos manières d’habiter. Son travail d’écriture théâtrale pour un parlement interspécifique l’a conduit à proposer un processus constituant pour un parlement du fleuve et plus généralement, pour donner voix aux entités non-humaines dans une république étendue. Il travaille actuellement à une hypothèse pour un « animisme légal ».

POLAU

Structure ressource et de projets à la confluence de la création et de l’aménagement des territoires, le POLAU-pôle arts & urbanisme développe en actes un laboratoire d’urbanisme culturel à destination des artistes et opérateurs culturels, des chercheurs, des collectivités et des aménageurs, en France et à l’étranger.  En croisant deux cultures professionnelles, il renouvelle les registres de la création artistique et de l’intervention urbaine.

En 2019, il imagine GÉNIES-GÉNIES, un programme artistes-ingénieurs·es investissant trois thématiques environnementales avec des acteurs de la Région Centre-Val de Loire : la transition énergétique des territoires, la valorisation des déchets et la culture du fleuve. Chaque thématique aboutira à la présentation de productions artistiques révélant les coulisses de territoires et à des scénarios de prospective territoriale.

 

En raison du contexte actuel lié à la pandémie de COVID-19, les auditions du parlement de Loire sont reportées à des dates qui seront annoncées très prochainement. Aussi, la commission pour la création d’un parlement de Loire et le POLAU-pôle arts & urbanisme ré-inventent leurs manières de travailler et proposent un espace de discussion sous la forme de podcasts réunissant chercheurs, artistes, militants écologistes, programmateurs culturels. 

Et si, pour la première fois en Europe, un fleuve avait la possibilité de s’exprimer et de défendre ses intérêts à travers un système de représentation interspécifique ?

Animée par l’écrivain et juriste Camille de Toledo, la commission pour un parlement de Loire vous invite à suivre son travail d’enquête au travers d’une série d’auditions. Ces auditions mettent en acte une recherche collective pour imaginer l’institution potentielle d’un écosystème fluvial et impliquer dans un parlement reconfiguré la faune, la flore, les bancs de sable, les masses d’eau et l’ensemble des composantes de la Loire.

Les membres de la commission pour un Parlement de Loire sont :
Camille de Toledo | Auteur associé, juriste
Virginie Serna | Archéologue, conservatrice en chef du Patrimoine, chargée de mission au Ministère de la culture
Bruno Marmiroli | Architecte paysagiste, directeur de la Mission Val de Loire Patrimoine Mondial
Lolita Voisin | Paysagiste, directrice de l’École de la Nature et du Paysage de Blois – INSA Centre-Val de Loire
Pascal Ferren | Philosophe et urbaniste
Joan Pronnier | Cheffe de projet COAL art et écologie
Stephane Cordobes | Conseiller au CGET-Commissariat Général à l’Égalité des Territoires et chercheur associé à l’École urbaine de Lyon

 

Cycle des auditions publiques

Retrouvez les capatations intégrales de chaque audition 

Audition #1 :Vers une institution potentielle, 19/10/2019, Tours
 Bruno Latour | Sociologue, anthropologue et philosophe des sciences
 Frédérique Aït-Touati | Chargée de recherche (CNRS et SPEAP, master d’expérimentation en arts politiques), metteure en scène (Cie Zone Critique), historienne
 Bruno Marmiroli | Architecte paysagiste, directeur de la Mission Val de Loire
 Virginie Serna | Archéologue, conservatrice en chef du Patrimoine, chargée de mission au ministère de la culture

Audition #2 : À l’écoute des non-humains, 14/12/2019, Blois
 Séance d’écoute : immersion dans les sonorités du fleuve Loire avec l’audio-naturaliste Boris Jollivet
 Jacques Leroy | Professeur de droit privé (Université d’Orléans)
 Jean-Pierre Marguénaud | Professeur de droit privé (Université de Limoges)
 Catherine Larrère | Professeure de philosophie (Université de Paris), co-auteur de Penser et agir avec la nature et de Penser l’anthropocène
 Catherine Boisneau | Enseignante chercheure en écologie des cours d’eau et biologie des populations (Université de Tours)

Audition #3 : Conflits et négociations entre les espèces, 21/03/2020, Orléans (reportée)
 Valérie Cabanes | Juriste en droit international, spécialiste des droits humains et auteure de Un nouveau droit pour la terre
 Matthieu Duperrex| Auteur et artiste, co-fondateur du collectif Urbain trop urbain
 Gabrielle Bouleau | Socio-politiste à LISIS, INRAE. Spécialiste des politiques publiques de l’eau
 Village de Loire | Collectif en lutte contre la construction d’un pont à Jargeau,  en bord de Loire

Audition #4 : Vers des institutions animistes, 20/05/2020 (reportée)

 

Restitution des auditions du parlement de Loire, Automne 2020 

 

Cycle des conversations

Conversation #1 : Comment aller vers des institutions inter-espèces ?

Pour la première conversation téléphonique du parlement de Loire, Camille De Toledo réunit Antoine Conjard (Directeur de la Scène Nationale de l’Hexagone, Meylan), Marine Yzquierdo, Sylvia Lasfargeas, Samy Hamel, Nina Salaunlhelgoualch (juristes, membres de Notre Affaire à tous) et Jérémy Cheval (architecte, enseignant-chercheur à l’Ecole de l’Anthropocène à Lyon). Ensemble, Ils échangent sur la possible réplication du projet du parlement de Loire hors du territoire ligérien et sur l’essaimage de l’idée de la nature comme sujet de droit. Le recensement de jurisprudences, la mise en place d’un service public de l’imaginaire et de nouveaux outils de représentation de texte de lois sont autant de pistes tracées par nos invités pour penser une diffusion élargie des droits de la nature.

Conversation #2: Des expériences de communication entre les différentes espèces

Julie Cabot-Nadal (éco-psychologue), Emilie Barrier (psychologue, interprète pour animaux) et Serge Mang-Joubert (ingénieur géomaticien, sylvotherapeute) sont invités par Pascal Ferren pour échanger sur leurs expériences de communication inter-espèces. Mises à l’écoute, rituels de connexion, méditations, ces praticiens partagent avec la commission leurs outils pour comprendre les langages du vivant et du non-vivant.

Conversation #3 : Comment concevoir et produire des formes sans nuire à l’équilibre d’un système naturel ?

Bruno Marmiroli, membre de la commission du parlement de Loire, invite des spécialistes du « faire » ; Isabelle Daëron (designer), André Guillerme (historien des techniques), James Bouquard (paysagiste) et Patrick Genty (jardinier/paysagiste) pour réfléchir à la question qui taraude toutes celles et ceux qui, dans leurs pratiques, produisent des formes et des objets dans l’espace ligérien : comment mettre en place des protocoles, des modes de faire et des gestes sans nuire à l’équilibre du système Loire ? Les savoir-faire vernaculaires, les procédures de détournement de la commande publique sont quelqu’une des pistes de réponses développées par les invités lors de cette conversation.

Conversation #4 : les artistes à l’écoute des non humains (À VENIR)

Joan Pronnier, cheffe de projet COAL et membre de la commission du Parlement de Loire, invite trois artistes : Rocio Berenguer (chorégraphe de l’après-anthropocène), Thierry Boutonnier (artiste et ouvrier agricole) et Benoît Mangin (du duo Art Orienté Objet) pour se mettre à l’écoute des artistes et de leur rapport au vivant. Au SAVOIR des scientifiques et au POUVOIR des politiciens, soyons sensibles au VOIR des artistes.

« Il n’est plus temps de se demander si la personnalité juridique des éléments non-humains est légitime ou non. Dans cette époque de violente destruction des espèces, des écosystèmes, de la biodiversité, il s’agit simplement de définir comment nous devrons au mieux défendre leurs droits. »
Christopher Stone

« Le projet parlement de Loire est conçu comme un processus constituant, visant à la première reconnaissance juridique d’une entité non-humaine en Europe. Il fait écho à l’adoption du statut de « personnalité juridique » d’écosystèmes en Nouvelle-Zélande, en Inde, au Tibet ou en Équateur (rivière Wanganui, Gange, lacs, terres…) pour répondre aux défis écologiques et les protéger des diverses prédations industrielles et humaines. L’objectif d’une telle approche – donner des droits aux fleuves – suit les analyses du juriste américain Christopher Stone qui, dès les années 1970, proposait de faire entrer les éléments de la nature dans les tribunaux pour leur permettre de se défendre au cœur même de nos institutions. »
Camille de Toledo

© Bruno Marmiroli, photographie

QUAND

2019 – 2021

POLAU
20, rue des Grands Mortiers
37700 Saint Pierre des Corps

SITE WEB

www.polau.org