#VIVANT2020

FRAC ALSACE

Le Fonds régional d’art contemporain Alsace a été créé en 1982 à l’initiative du Ministère de la Culture et de la Communication et du Conseil Régional d’Alsace. Riche d’environ 1000 œuvres représentant plus de 500 artistes, et portant un regard sur la scène régionale et transfrontalière (CH, D, F), la collection du FRAC Alsace se construit autour d’axes thématiques tels que le territoire, le paysage, le corps, la narration et le langage, dévoilant des questions sociétales et politiques. 

 

MAGASIN des Horizons

Le Magasin des horizons est un centre national d’art et de culture grenoblois, inauguré le  par François Léotard, ministre de la Culture, dans le cadre des Grands Travaux réalisés sous la présidence de François Mitterrand avec le concours de la ville et de l’État. Son fonctionnement est calqué sur le modèle allemand des Kunsthallen, lieux dévolus à l’art contemporain, où les artistes sont très impliqués. Le Magasin consacre l’intégralité de ses espaces à une programmation d’expositions temporaires (renouvelées chaque trimestre) et d’événements, développées en étroite collaboration avec les artistes invités.

 

 

 

Des centaines d’initiatives et de démarches partout en France, portées par une pluralité d’artistes, d’acteurs culturels et de la conservation de la nature, sont réunis au sein de l’agenda VIVANT pour défendre une approche sensible de la biodiversité et du vivant et nourrir notre réflexion sur le futur de nos écosystèmes et habitats. Parmi elles, des institutions culturelles de référence qui placent la nature et le vivant au coeur de leurs projets, comme le Frac Alsace ou le MAGASIN des horizons, mais aussi le Mrac Occitanie ou encore le MACVAL. Découvrez leurs approches.

 

Le MAGASIN des horizons, un lieu permaculturel à Grenoble

Le MAGASIN des horizons – Centre d’arts et de cultures est une structure publique hybride, qui s’auto-définit comme un lieu permaculturel, une plate-forme de réflexion, un lieu d’échanges, accessible à tous. Dans une logique pluridisciplinaire, le MAGASIN des horizons invite des passeurs d’idées, des artistes, des militants, des thérapeutes et philosophes indisciplinés,… à stimuler et encourager une pensée propre aux enjeux de notre époque. Son action consiste à mettre en œuvre des idées, à programmer des artistes le plus souvent conjugués au féminin ainsi qu’à former une dizaine de personnes à de nouvelles pratiques professionnelles mêlant art et société. Véritable miroir d’une société en mutation, le MAGASIN des horizons incite à rêver le monde plutôt qu’à le subir.

Dans la veine de l’exposition I Remember Earth, le MAGASIN des horizons poursuit l’exploration des pratiques artistiques qui touchent à l’écologie. En tramant poésie et politique, le centre d’art de Grenoble rend visible la conscience environnementale des artistes le plus souvent conjugués au féminin. Avec l’exposition de l’artiste Minia Biabiany, il est question de penser l’écologie au-delà de l’Occident plus précisément depuis le monde caribéen. L’exposition nous oblige à regarder un impensé de notre histoire coloniale française. L’artiste l’insinue consciencieusement, dans chaque amoncellement de matériaux, des feuilles de bananiers, aux brins de bambou, aux conques de lambis tranchées.

 

À découvrir en ce moment au MAGASIN des horizons : J’ai tué le papillon dans mon oreille, une exposition de Minia Biabiany
Du 2 juin au 26 juillet 2020 

© Minia Bibiany, vue de l’exposition J’ai tué le papillon dans mon oreille

Dans la veine de l’exposition I Remember Earth, le MAGASIN des horizons poursuit l’exploration des pratiques artistiques qui touchent à l’écologie. En tramant poésie et politique, le centre d’art de Grenoble rend visible la conscience environnementale des artistes le plus souvent conjugués au féminin. Avec l’exposition de l’artiste Minia Biabiany, il sera question de penser l’écologie au-delà de l’Occident plus précisément depuis le monde caribéen. Son travail dans sa forme poétique et évanescente nous oblige à regarder fixement un impensé de notre histoire coloniale française qui perdure dans une sourde et pernicieuse violence. Les œuvres de Minia Biabiany impulsent un dialogue entre le lieu d’exposition et l’installation méticuleuse d’objets qu’elle élabore sur place. Elle confectionne ses pièces à partir de matériaux pauvres ou issus de pratiques vernaculaires. Ici, elle invite le visiteur à une traversée sonore et physique vers un au-delà, celui de son archipel : la Caraïbe.

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Le Frac Alsace et son projet artistique Natures

Depuis 1999, les orientations et les actions du Frac Alsace sont déterminées par un projet pluriannuel de direction artistique et culturelle. Depuis 2018, le projet de Felizitas Diering, nouvelle directrice du Frac Alsace, développe la thématique « Natures » dont voici quelques extraits :

Au début du 21e siècle, les artistes cultivent des êtres vivants, des pierres artificielles, ils font des expériences esthétiques dans des stations de recherche scientifique, créent des éclairs et des nuages dans un espace virtuel, ou peignent la forêt.

Du fait du changement climatique, de l’anthropocène et de la nature virtuelle, le thème de la nature est dans l’air du temps et les formes d’expression artistique sont presque infinies. En se penchant sur la thématique nature et art, il est intéressant de ne pas s’arrêter au thème, fort actuel, de la « nature dans l’art », mais de se questionner sur la « nature de l’art » et de poser la question : Quelles natures ont les œuvres d’art?

La thématique « Natures », comme terme générique englobant différents concepts et idées de la nature (lat. natura : venir au monde, naître), se veut point de départ du projet artistique et doit servir la conservation et l’élargissement de la collection du Frac Alsace. Le projet artistique « Natures » est relié à certains axes principaux de la collection du Frac, tel le paysage, et à des projets passés, comme « Espace et identité », « Instants paysagers : approches artistiques contemporaines des territoires ». Il se propose de les élargir par un regard biophile, qui considère l’œuvre et la collection d’art comme un objet à la fois vivant et systémique. En outre, on part du lieu, du territoire alsacien, avec son patrimoine culturel et naturel, avec son agriculture et son vignoble, mais également de l’architecture du Frac comme une vitrine qui rappelle aussi une serre, surtout en été.

Le projet natures ne veut pas questionner seulement les œuvres, mais aussi les artistes et l’écosystème complexe de l’art. Il part ainsi d’œuvres du Frac Alsace et jette un regard neuf sur la collection en tant qu’être vivant et écosystème. Qu’en est-il de la biodiversité, des interdépendances, des symbioses, de la croissance, l’entretien, la conservation et la présentation? Quel rôle jouons-nous en tant que jardiniers, gardes forestiers, biologistes, touristes ? Et comment s’imbriquent biodiversité artistique globale et écosystème artistique local et régional ?

L’ouverture, la médiation et les rencontres personnelles sont essentielles : des principes auxquels se voue le Frac depuis plus de 35 ans, avec sa mission d’éducation, de conservation et de diffusion de la collection et de nombreux projets dans et hors les murs. L’interdisciplinarité, le travail artistique pratique en atelier, les débats avec des artistes, mais aussi des propositions originales, comme par exemple des randonnées, doivent s’adresser à un public hétérogène et fournir un espace de discussion et échange.

 

À découvrir en ce moment au Frac Alsace : Le pouls de la Terre, une exposition de Jeongmoon Choi
Depuis le 29 février, prolongée jusqu’au 25 octobre 2020

© Jeongmoon Choi, Double vision, 2018

Pour sa première exposition institutionnelle en France sous le commissariat de Felizitas Diering, directrice du Frac Alsace, l’artiste coréenne Jeongmoon Choi (née en 1966 à Séoul, vit et travaille à Berlin), explore les thèmes de la ligne et de l’espace, du mouvement et du temps, du corps et de l’environnement. Avec du fil, de la lumière UV et du son, elle réalise une nouvelle installation qui évoque le pouls de la terre lors d’un séisme et transforme l’espace vitré du FRAC Alsace en un dessin immersif, tel un sismogramme en trois dimensions, à la fois esthétique et inquiétant. Provoquant des impressions paradoxales, les œuvres sensuelles et abstraites de Jeongmoon Choi jouent avec les limites de notre perception pour tendre vers le transcendant et l’intangible. L’artiste nous rappelle à l’ordre sur les dysfonctionnements d’une activité humaine qui se confronte en permanence aux énergies cosmiques de la Nature. Une manière de méditer sur la vulnérabilité de notre espèce et la fragilité de notre environnement tout comme sur la beauté de la création qui parfois laisse place à un sentiment de menace et d’instabilité face aux effets des catastrophes et phénomènes naturels.

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À découvrir également

MRAC Occitanie : La mesure du monde, inventaire sensible et poétique du monde 
Depuis le 23 novembre 2019, prolongée jusqu’au 20 septembre 2020

© Visuel de l’exposition La mesure du monde

Sous le commissariat Sandra Patron et Clément Nouet, l’exposition collective La Mesure du monde s’attache à dresser un inventaire sensible et poétique du monde et de ses lois physiques. Prendre la mesure du monde, de ses reliefs, de sa texture, de ses flux et contre-flux, opérer un temps de pause et d’immersion dans le paysage, s’attacher au « détail du monde » pour reprendre le titre du très beau livre de Romain Bertrand*, telles sont les intuitions qui ont présidé à l’élaboration de cette nouvelle exposition du Mrac Occitanie. En expérimentant des matériaux formels rudimentaires ou les dernières technologies de pointe, les artistes mettent souvent en jeu le corps humain dans les oeuvres exposées, que celui-ci soit clairement présent ou fortement suggéré, permettant de placer le sujet dans un réseau de forces au sein d’un système vivant, fait de connexions et de déconnexions, d’assemblages et de désassemblages. Car, prendre la mesure du monde, tâter son pouls jusqu’aux confins de l’univers, est-ce rêver d’un monde à notre mesure, nous qui en sommes une des composantes ?

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Au MACVAL : Le vent se lève, une exposition collective pour explorer les rapports de l’humain à la terre
Du 7 mars 2020 au 4 avril 2021

© Clément Cogitore, We Are Legion, 2012

Pour le dixième accrochage de sa collection, en cette quinzième année d’existence, le MAC VAL a choisi d’explorer les rapports de l’humain à la Terre, son socle et sa source de vie. Comment traduire les enjeux de cette appartenance au Monde ? Quels sont les symboles et les vestiges d’une aventure terrestre ? Comment témoigner des risques de la vie dans un univers si intime et vaste à la fois ? Dans la continuité des thématiques abordées les années passées, le MAC VAL reste fidèle à ses engagements et rejoue à chaque exposition l’accrochage d’une collection vivante, en prise avec le monde. Le vent se lève  réunit aujourd’hui quatre-vingts œuvres de cinquante-deux artistes, de générations différentes.

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Crédit image : © Minia Biabiany, vue de l’exposition J’ai tué le papillon dans mon oreille

 

Frac Alsace
1 route de Marckolsheim
BP 90025

MAGASIN des horizons
Centre National d’arts et de cultures
Site Bouchayer-Viallet
8 esplanade Andry-Farcy
38000 Grenoble