A l’aube d’une nouvelle ère provoquée par la pandémie de COVID-19, le PCAI (Polyeco Contemporary Art Initiative) invite le public à se poser la question du devenir de l’anthropocène après plusieurs semaines de confinement et la mise au ralenti des activités humaines.

 

Entre science-fiction, déploiement de techniques numériques, récits personnels et fictions dystopiques, 20 artistes et collectifs se rassemblent sous le titre ANTHROPOCENE ON HOLD pour plaider en faveur de l’environnement, d’une remise en cause de nos pratiques sociales et entrer dans une dynamique de développement durable.

Sous la forme d’une exposition en ligne, présentant une à une les oeuvres des 20 artistes en vidéo sur Youtube, le PCAI fait le choix d’être proche du public, pour pallier à l’absence de musée et proposer l’art chez soi. En exploitant l’isolement, la distanciation sociale et le rassemblement de tous face à une menace invisible, les artistes ont compris que le confinement pouvait jouer un rôle dans la remise en question de chacun, et le désir de créer des lendemains en faveur de la planète.

Quels sont les défis et les préoccupations environnementales qui se posent à un artiste? Comment la distanciation sociale et la quarantaine peuvent-elles remodeler les pratiques artistiques et les récits environnementaux? De quelles manières le covid-19 peut-il avoir un impact sur la crise environnementale et notre perception générale du problème?

En réponse à ces questions, retrouvez les vidéos créées par ces 20 artistes internationaux, pour la plupart à l’occasion de cette exposition en ligne, sur Youtube. Ils y proposent leurs interprétations, leur mode de pensée, les réflexions qu’ils ont eu durant ces instants de solitude qu’ils avaient en commun avec l’humanité. Nous avons sélectionné nos trois vidéos préférées : elles abordent chacune une thématique différente, entre l’absence de vie, l’éco-poétique et les relations entre les hommes et les espèces animales. Voici un aperçu : 

Rindon Johnson, The Dog is the brother of the Fox, 2020 : observer le vide et la vie au ralenti 
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Pour cette vidéo créée pendant le confinement, Rindon Jonhson joue avec les sons, les images et les mots, pour créer paradoxalement des situations absurdes. Scènes de villes ou quelques passants masqués s’aventurent dans des rues vidées de voitures et de brouhaha quotidien, lenteur d’un navire de croisière, silences alternés de musiques : l’artiste exploite cette parenthèse créée par le confinement dont la moitié de l’humanité à fait l’expérience, en insistant sur le fait que, quelques mois plus tôt, c’était impensable. L’effet absurde vient de là, et des phrases dans lesquelles il mélange les mots, comme des injonctions, des proverbes qui n’ont aucun sens.

 

Ionian Bisai & Sotiris Tsiganos, Tropical Hell, 2020 : un voyage au coeur de la nature, entre balade et horreur 
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Ionian Bisai et Sotiris Tsignanos explore l’éco-poétique, la nature artificielle et les paysages numérisés. La vidéo étudie la relation entre l’extinction, la survie et l’évolution, dans un voyage mêlant horreur et balade : c’est une recherche d’environnements imprévisibles et de phénomènes naturels, au milieu d’une terre blessée habitée par des êtres vulnérables, le tout dans un sentiment de suffocation. Le duo travaille sur des projet mettant en avant le social, l’écologie, le politique en en proposant une lecture contemporaine critique.

 

Hypercomf, Primordial Soup, 2020 : une discussion entre espèces animales et espèce humaine
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Ce court métrage produit en avril 2020 est basé sur le dialogue entre humains masqués et masques d’animaux, en échangeant sur de la poésie haïku de Kobayashi Issa. Les masques sont des mélanges d’esprits animaux et humains et de personnages tragiques, librement inspirés par des artefacts existants. Le rythme donné par l’échange de ces haïkus ressemble à la fois à un monologue provoqué par l’isolement, et une conversation entre plusieurs « solitudes » à travers des moyens numériques. Ces conversations sont de minces exemples montrant la relation entre les humains et les animaux, cette relation ayant créé un faux sentiment d’altérité entre eux.

Cette exposition en ligne rassemble également les travaux des artistes Ira Scheider, Bianca Kennedy & The Swan Collective, Markus Hanakam & Roswitha Schuller, James Bridle, Matthias Fritsch, Kyriaki Goni, Hypercomf, Evi Kalogiropoulou, Lito Kattou, Marcin Liminowicz & Trang Ha, Charly Nijensohn, Kosmas Nikolaou, Andrew Norman Wilson. Retrouvez leurs travaux sans plus attendre sur la chaîne Youtube du PCAI ! 

QUAND

14 mai 2020 – 31 décembre 2020

PCAI – Youtube

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